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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 21:04

 

L’oncle Jacques de Guillebon était proche parent de la famille de La Simone. C’était un fils de Pierre de Guillebon, lui-même frère de Gabrielle de Guillebon mariée à Albert de La Simone.

Jacques de GuillebonIl est intéressant pour ceux qui ne l’ont pas, ou peu, connu de découvrir son exceptionnelle personnalité à travers quelques anecdotes. J’ai eu l’occasion de voir l’oncle Jacques au château d’Essertaux au cours des vacances d’été des années 50. Je l’ai accompagné avec mon cousin Christian de La Simone comme porte-carnier à plusieurs chasses. C’était un « fusil » remarquable. La première fois que nous l’avons vu tirer un lapin, nous sommes restés comme deux idiots à regarder l’animal blessé essayer de se sauver. Ce que voyant, l’oncle Jacques a posé en vitesse son fusil par terre et a plongé pour attraper le lapin. Après l’avoir achevé, il nous a regardés dans les yeux en disant : « parlez-moi de porte-carnier ! » Honteux, nous n’avons pas raté les lapins suivants…  J’ai même réussi à attraper un lièvre qu’aucun des chasseurs de notre groupe n’avait tiré, il avait du être blessé par un autre chasseur qui ne l’avait pas retrouvé. L’oncle Jacques, grand seigneur, m’en avait fait cadeau. Il a fait les délices des convives de la Panneterie. Nous avions aussi fait plusieurs tentatives pour qu’il nous raconte ses exploits guerriers, mais il était d’une discrétion totale. Un jour il nous répondit : « nous avons traversé le Hoggar en autocars. » Comme nous nous étonnions que l’on puisse franchir un désert montagneux avec de tels véhicules, il ajouta : « c’est pour la rime… » C’était tout-à-fait lui. Il vaut mieux laisser la parole aux écrivains:


L’attaque de l’aérodrome de Koufra par le Groupe de Reconnaissance de Guillebon est relatée par W.B. Kennedy Shaw, officier britannique du Long Range Desert Group qui collaborait avec les forces de Leclerc. Son livre sur le L.R.D.G. a été traduit en français sous le titre « Patrouilles du désert ». Voici la description qu’il y fait du capitaine de Guillebon : « grand, blond, silencieux, actif, Guillebon était, et resta longtemps l’officier d’état-major de Leclerc. C’était l’un des hommes les plus compétents des forces plutôt hétéroclites du Tchad. » Beau compliment de la part d’un officier anglais.

Jacques de Guillebon était très proche de Leclerc. Ils avaient en commun de profondes racines picardes. Ils étaient souvent côte à côte dans l’action, se déplaçant ensemble sur le front pour animer les unités en pleine action. En voici un exemple : après le débarquement en France, la 2e DB remonte vers Alençon pour fermer la poche de Falaise le 14 août 1944. Leclerc armé de sa canne et le Commandant de Guillebon armé d’un pistolet roulent en jeep, se trompent de direction, et foncent vers les lignes allemandes… Jean d’Esme, dans son livre « Leclerc » écrit : « La bataille fait rage à Fyé, à Rouesse, aux Mées, à Bourg-le-Roi, à Champfleur, mais on est à 7 kilomètres d’Alençon, où, en pleine nuit, retour d’une reconnaissance, Leclerc se heurtera à une voiture allemande dont le commandant de Guillebon abat le chauffeur d’un coup de Colt et dont les 4 autres occupants stupéfaits, sortent, les bras levés… » La réaction rapide et efficace de Jacques de Guillebon a sauvé Leclerc de la capture sinon de la mort.

Laissons surtout la parole à Nicole Manuello qui, à la mort du général en 1985, a publié dans « Jours de France » un article très documenté et très émouvant.

Christian de Guillebon, le 30 avril 2011.

 Pour accéder à l'article cliquer sur le lien suivant  Général de Guillebon

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